Assis au milieu des nuages
les brillants et efficaces hommes d’affaires de la galaxie financière
achètent et revendent des châteaux en Espagne,
tirent des plans sur la comète
et prennent des options sur les futurs bénéfices
dans la production industrielle
des croissants de lune…
Mais, quand leurs édifices au milieu des étoiles
s’effondrent comme châteaux de cartes
et qu’il faut passer à la caisse,
ils se tournent vers les peuples,
ces doux rêveurs,
qui vivent et travaillent ici-bas, sur la Terre
pour les faire payer.
Merci Francis pour ce poème… Ton sens du juste et ton engagement auprès des faibles rendent ta poésie touchante et éternelle .
Enfin, pour répondre, en un mot à toute cette série de poèmes merveilleux, il faut encore du temps; car, aujourd’hui, j’ai lu, gràce au cher ami qui me les a envoyés, pour que je puisse consacrer un temps aprés, juste pour les commentaires, où je ne laisserai aucune terre; depuis Marseille jusqu’à l’Arabie, ni aucun arbre, depuis les trois peupliers jusqu’ au fameux cerisier; et à partir des idées des années de lumière jusqu’ à ces derniers ans, où certains vivent et les autres paient. Ce sont en effet de vrais poèmes qui s’expriment à la Mallarméenne, sans débuts ni fin, du coeur du poème ou de notre cher poète, aux coeur des lecteurs dont désormais, gràce à mon ami, je fais partie ! Merci Antif !
Une histoire impossible, d’ours
Boucle d’or avait trois femmes. Au présent, mon histoire ne serait pas crédible. Indicative, tout au plus. Personne n’y croirait. Et j’ai besoin qu’on croit en moi. J’en ai plus qu’assez d’être invisible. Ou pire, transparent. Mon âme, plus ou moins 26 grammes, est comme une vitre où viennent se coller toutes les mouches des environs pour voir si tout va bien. Le sentiment de la justice les anime. Elles sentent la victime. En même temps, le bourreau rode, cent fois, à la lucarne, montre sa bobine. 2002, 2001, j’espère que parmi vous, il n’y a pas de cinéphiles.
Donc, Boucle d’or avait trois femmes. Et non trois présentement. Trois comme caddie qui chante, en travaillant: j’ai trois amours, les pme, les pmi et le pmu! Ceci est un message du ministère de l’avenir. Si la loi tolère le collectivisme sexuel, le monde n’est pas pur, la pureté, hein! on sait où elle va, elle dit non au socialisme masculin, la loi. Surtout, surtout, au socialisme, cette horreur! Je sens que mon histoire patine. Voire bat de l’aine. S’embourbe. Si je ne fais rien, je suis foutu. Pour le vierge, je serai de la revue.
Le bel uniforme va-t-il m’envelopper, de son blanc manteau, avant même que je ne m’élance vers les cimes vierges où Alexandre et Roxane, pour la xnième fois, renouvellent leur genre? J’entends un bourdonnement. Il fait froid. Un froid vécu. Spatial. Je vois descendre un nuage noir. Et puis, soudain, en gros plan, un apache. Un apache plus qu’humain qui s’époumone, crachant de l’opéra, ah! Ah! Ah! Ah! J’espère que parmi vous, il n’y en a pas, chut!
Un volcan, en pleine action, continue de déverser, sur le terrain, une laque épaisse qui fait loupe et grossit tout. La mort aussi, si, si, pratique une politique de proximité. Ne pas se faire épingler. Pas tout de suite. J’ai une histoire à raconter. C’est mon écrasante responsabilité. c’est mon écrasante! Bon! Je m’immobilise, comme un signe, pour donner le change. Un ange passe. Qui pisse. Je fais le mur. Test réussi. Le nuage noir bifurque et fonce ailleurs voir s’il y est. Ouf! Je peux rependre et mon souffle et mon histoire. J’en étais où déjà?
Ah oui! Boucle d’or avait trois femmes. Une petite, une grande et une moyenne. L’imparfait présente un avantage. Il est auxiliaire de perfection. Avec lui, non seulement, tu sais où tu vas, tu parles pas en l’air, mais tu sais, et ça c’est génial, que plus jamais de faux-nez! Plus de nez qui changent la face du monde! Plus de nez au beau milieu de la grandeur! De nez dans le nez, moutarde comprise! De nez dehors! Sans compter le rené des cendres qui s’imagine qu’il est une énigme. Bref, fini le pifomètre.
Je ne poursuis pas plus loin l’impossible exhaustivité sur le sujet. Le néfaste, c’est du passé, c’est la leçon actuelle. Qui sait? Peut-être un jour dira-t-on que je l’ai eu creux. C’est d’ailleurs ce qui distingue les statues antiques, des modernes. Celles-ci respirent la vérité, alors que celles-là, incontestablement plus grandes, vu qu’elles portent le monde sur leurs épaules, ne font que l’incarner. Pour des raisons de pudeur patriotique, je tairai le cas des cinéastes qui mentent comme ils respirent. Avis aux cinéphiles!
Juste à l’instant, le 13 mai me revient en mémoire, quand la majorité triomphait. Le 30! Pas le 13. À terre, gisait un inconnu, battu à mort. Salaud! Le peuple aura ta peau! Dans la foule, à demi-anonyme, qui ne réclamait qu’une chose, en sus du silence, travailler, en paix, une paire de simoniaques, un trafiquant d’armes spirituelles et un futur admirateur de Léon Blum. Rien qui puisse bâtir une bonne histoire. Sauf si on pense que l’emprunt russe est une sorte de madeleine. La prier en janvier fait circuler le sang. Le soldat, lui, refusait de se retirer. Que personne n’en sorte, j’y suis! Et il a fini par y rester.
Quarante années de silence ont suivi ce fameux mai. Le silence, c’est bien pire que le désert. Qui racontera le désert, si tout le monde la boucle? Précisément! Le monde enfin, retrouvant sa religion perdue, eut le bonheur qu’on la lui raconte. La nouvelle histoire de Boucle d’or était lancée. Histoire, bien entendu, corrigée de ses éternelles pompes et énervantes variations. En haut, dans la lune. En bas, dans la baignoire. Au milieu, en plein dans! Dans la version originelle, tout à fait, les femmes étaient des ours!
Un grand, le majeur, je crois, qui dit n’importe quoi. Genre, plus t’en vois, plus tu vas droit. Un moyen qui répète le grand, tu vas voir! Tu vas voir! C’est assommant. Et le petit qui me dit, police! Ouvrez! Ouvrez! Un au moins qui saisit la vérité. Trois ours emboîtés donc, l’un dans l’autre, vous voyez le genre! Selon un axe est-ouest, d’après les experts. En plus d’être moche et poilue, c’était une histoire sanglante, sans fin, qui ne débouchait sur rien d’autre que du discours global. Du coup, personne ne travaillait. Ça ne pouvait pas durer. C’est bien ce que me dis à l’instant même. Je ne vois plus ce que j’ai à dire. Tout est dit.
Stop! J’ai dit stop! Je ne donne plus d’interview! Et surtout pas aux journalistes.