Suite pour deux cerisiers
Une simple fleur de cerisier,
à peine éclose elle va tomber.
C’est pourquoi sa beauté nous émeut.
(Combien de poèmes en sont capables ?)
*
La fleur de cerisier
est en beauté
Elle ne sait pas
qu’elle doit tomber.
*
Dans leur gloire
tombent les fleurs
du cerisier
au champ d’honneur
Mais elles
elles ne meurent pas
en vain
*
Meurt la fleur
mais elle se survit ou, mieux, se poursuit
en mieux
dans le fruit.
*
Fleurs
non seulement
elles méditent le fruit,
se concentrent sur la cerise,
mais elles peuvent aussi
avoir des bontés
pour les abeilles
et de leur plaisir
naît le miel
*
De la robe blanche des pétales
à la planète rouge
du fruit.
Du mariage
à la maternité.
D’abord
on jette sur le sol
un lit de pétales
puis on invente
un nouveau monde
charnu
rond
sucré.
*
Demain
la cerise
fera
oublier
la fleur.
*
Sur la branche
c’est cette cerise
la plus éloignée
qui te paraît la plus belle.
Et c’est pour elle
que tu tends le bras…
Attention à ne pas tomber.
*
Au début,
dans l’arbre,
tu ne choisis que les plus belles
et les plus mûres.
Et puis, ensuite,
toutes y passent…
*
Oui, bien sûr,
à se tenir là,
rouges et brillantes
sur l’arbre,
elles nous provoquent !
Mais il faut te résigner :
tu ne pourras jamais
toutes les cueillir
ni les croquer toutes.
*
Le baiser est un fruit
qui se cueille sur l’arbre
et moi, je sais
dans mon verger
un cerisier
où cueillir des baisers.
*
Pour toi
qui sourit
et dérobe des cerises
je voudrais être
un cerisier
qui jamais
ne s’épuise…
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