Un intellectuel communiste algérien
Portrait de Tahar Ouettar, par Francis Combes, 1993.
Après le décès de Tahar Ouettar, à l’âge de 74 ans, à Alger, Francis Combes a publié dans L’Humanité du 16 août, l’article suivant :
« Tahar Ouettar est considéré comme l’un des principaux écrivains algériens arabophones, connu et étudié dans tout le monde arabe. En France, plusieurs de ses romans ont été publiés aux éditions Messidor.
Il a participé à la révolution algérienne et a connu, avec Boumediene, la prison pendant la lutte de libération nationale. Celui-ci président, Tahar fut l’un des rares cadres marxistes du FLN. Il a été, ensuite, directeur de la radio nationale. Ses romans et ses nouvelles n’ont cessé d’interroger la société algérienne. Ainsi L’As (peut-être son chef d’œuvre, qui prend place dans la littérature révolutionnaire aux côtés de La Mère de Gorki ou de Gouverneurs de la rosée de Roumain) raconte la guerre, vue du côté des combattants algériens. La répression et les tortures, mais aussi un épisode jusque-là tabou : la liquidation de maquis communistes par l’aile droite du mouvement nationaliste (à reparaître au Temps des Cerises).
Ces dernières années, la réception de son œuvre en France a été compliquée par une polémique après l’assassinat de Tahar Djaout. On lui a reproché une phrase malheureuse qui prolongeait un désaccord ancien entre intellectuels arabophones et francophones. Il n’empêche que c’est chez lui que j’avais fait la connaissance de Djaout, comme d’un autre intellectuel assassiné : Youcef Sebti.
De lui, qui fut un ami proche, je garde de nombreuses images ; en train de pêcher sur sa barque, composant des poèmes ou me disant de l’islamisme que c’était « le chant du coq égorgé… », une réaction sans espoir…
Ces dernières années, il a écrit plusieurs romans non traduits : La Bougie et les corridors, El Ouali Tahar retourne à son lieu saint et Le Saint homme prie, qui poursuivaient sa réflexion sur l’islam, l’obscurantisme, l’opportunisme politique.
L’un des derniers actes publics de cet intellectuel communiste a été de signer l’appel en faveur d’une Cinquième Internationale. »
En juin de cette année, l’association culturelle fondée par Tahar Ouettar, Al-Djahidyya, à Alger, a réédité la traduction arabe qu’il avait faite de mon premier livre de poèmes, Apprentis du Printemps.
je suit le neveu de tahar ouetar et j’ai connu tahar djaout chez mon oncle et il à déclarer qu’il n’a pas d’enemi mais des difernts entre lui et les gents.