Le cerisier du Japon


cerisierjapon.jpg

J’ai fait la connaissance d’un cerisier du Japon,
(un sakura autrement nommé prunus serrulata),
planté sur la terrasse
au sommet de la Tour Périscope
avenue d’Italie
dans le treizième arrondissement.
Assis dans la salle de réception du dernier étage
nous sommes entourés de baies vitrées qui dominent Paris,
Paris qui se cache tout en bas
dans un brouillard gris et doré
comme si le monde entier
souffrait de cataracte.
A côté de nous, une piscine
à l’œil bleu et clair, dort,
transparente et tranquille,
sans une vague.
Nous sommes loin du tsunami,
loin du tremblement de terre
et de l’accident nucléaire…
Pendant la lecture de poésie,
je regarde le prunus à travers la vitre épaisse.
Ses branches lourdes de fleurs roses en grappes serrées,
que bousculent les bourrasques et les giboulées…
Le prunus tient bon
au milieu des courants d’air contraires, dans le vent des hauteurs.
Ambassadeur, malgré lui, d’un pays qu’il ne connaît pas.
Et je me dis, même si certains le nient,
que nous sommes bien sur le même bateau,
chahuté par la tempête.
La planète comme la barque de bois clair
que nous porte le serveur du restaurant de sushis
et nous,
qui nous serrons à bord.

Une réponse à “Le cerisier du Japon”

  1. René Chabriere dit :

    Loins du tsunami,
    et des accidents nucléaires
    survit de façon insolente
    un prunus, qui n’a jamais produit
    autant de fleurs.

    Les tours des banlieues ont été désertées,
    et les rues abritent des courants d’air.

    On peut y voir parfois
    les bateaux renversés,
    éventrés, drôles d’épaves urbaines,
    des poteaux brisés dont les cables
    se sont enchevêtrés,
    pris dans des blocs de béton.

    Le prunus, lui, survit.
    A le voir, on croirait
    que les tempêtes n’ont jamais existé.
    Il est passé aux actualités,
    a enrichi les pages des magazines étrangers.

    Personne ne vous a dit,
    que ses fleurs étaient vénéneuses…

Laisser un commentaire