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Archive pour octobre 2011

L’Aubépine

Mercredi 5 octobre 2011

Un nouveau recueil de Francis Combes  vient de paraître

aux éditions Le préau des collines


L’Aubépine

Cent un sonnets pour un amour frondeur

Le livre sera présenté

le jeudi 20 Octobre 2011

à 18 heures

au préau des collines

145, bis avenue de Choisy
75013 Paris

Tous les amis sont conviés



Et voici, en avant première, quelques sonnets :

1

Il y a si longtemps qu’écrivent les poètes
Aubes, pastourelles, rondeaux, sonnets d’amour

À tant chanter l’amour à la fin c’est assez
Pensent certains, la chose est pour eux dépassée

Le lyrisme à leurs yeux est un type à descendre
À coller contre un mur pour s’en débarrasser

Mais il a la vie dure et il nous survivra
Et ceux-là qui l’enterrent seront vite oubliés

Ils peuvent toujours dire : « Défense d’afficher
En vers des sentiments ou des idées », qu’importe

L’amour, la poésie des interdits se fichent
Leurs vers depuis longtemps seront bouffés aux vers

Qu’il s’écrira toujours des poèmes d’amour
Car le désir toujours de ses cendres renaît.

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3

Tu as la main heureuse avec l’ordinateur
Tu appartiens au monde où vivent les objets

On disait autrefois des femmes qu’elles avaient
Des liens privilégiés avec les forces obscures

On les disait sorcières, magiciennes ou fées
Elles savent les secrets plutôt de la clarté.

Elles ont depuis longtemps l’usage de ce monde
Des outils familiers que s’inventent les hommes

De leurs pauvres mystères et de leurs grandes peurs
Elles savent avant tout le prix fort de la vie.

Par toi la terre est ferme et je marche dessus
Tu organises l’aube évidente des choses

Et parmi toutes celles qu’il m’advint de croiser
Tu m’es la plus terrestre et tu m’es la plus claire.

5

Il n’est pas si facile d’écrire sur l’amour
User de mots nouveaux pour dire l’ancienne chose

Ou avec d’anciens mots dire chose encore neuve
Pourtant telle est la loi d’aimer en poésie

Aimer est un miracle ordinaire et commun
Dont l’homme ni la femme jamais ne se déprennent

L’alphabet de nos gestes est à peu près le même
Mais sont presque infinies les phrases qu’ils composent

Et dans chaque poème se reforme le lien
Par quoi l’universel tient au particulier

Nous sommes si semblables et si divers aussi
Nous sommes si nombreux à nous penser uniques

Mais par le jeu d’amour nous devenons utiles
Ainsi chanter l’amour reste un jeu nécessaire.

10

Aimer, dit-on, c’est vivre d’illusion
Tout comme écrire un poème, une chanson

Chacun dans la rue porte un habit de rêves
Sans quoi il serait bien malheureux et nu

L’univers des images que nous enfantons
Nous entoure tel un halo, un corps astral

Et ce corps lumineux qui nous accompagne
Nous est aussi nécessaire que l’air

Enfant de Désir et Besoin réunis
Il est aussi réel que l’est notre Terre

Comme l’eau pour le poisson, l’air pour l’oiseau
Le courant de l’amour est notre élément

C’est vivre sans aimer qui n’est qu’illusion
(Amour nous produit et nous le produisons).

20.

La femme est dans l’homme, comme un rosier grimpant
L’architecture imaginaire de son futur

La femme est dans l’homme un rêve inachevé
Le souvenir d’une tendresse à conquérir

La femme est dans l’homme comme la part du fruit
Dont s’essaiment les graines au secret de la terre

La femme est dans l’homme la part de la douceur
Et celle de la plus terrestre intelligence

Car dans tout homme il y a une femme en puissance
L’image d’une statue prête à s’animer.

Et dans la femme ? Dans la femme il y a un homme
L’homme qu’elle invente et qui lui donne le jour.

L’homme et la femme, reflets inverses, dissemblables,
Sont l’un à l’autre la promesse du futur.

22.

J’ai grimpé dans la tête de ton cerisier
ses branches me faisaient comme une sphère céleste

et j’étais entouré par ses bras en arceaux
où s’accrochaient par milliers des planètes rouges

petites perles incarnat et translucides
comme autant de gouttes de sang clair et sucré

qui tiennent prisonnière la lumière du soleil.
(Ton cerisier est une galaxie heureuse).

Juché sur mon échelle, au milieu de ses feuilles
j’étais comme noyé dans une chevelure

mais je ne sombrais pas, je grimpais vers le ciel
et j’ai passé des heures à retirer, un à un,

du bout des doigts ses pendentifs écarlates
sans jamais parvenir à le déshabiller.

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