Trois sonnets

Trois sonnets rodin-blog

La fin des sortilèges

Fut un temps les amours étaient au purgatoire ;
On épousait la terre, les châteaux et les veaux,
Barbe Bleue enfermait ses femmes dans l’armoire,
Quand d’autres en  cheveux traînaient au caniveau.

En ce temps les poètes érigeaient des statues
À Éros, dieu martyr, dans leurs chants, sur les places,
À la femme, intouchable, impavide mais nue
Et les feux de l’Amour lançaient des traits de glace.

Aujourd’hui, ma chérie, nous pouvons nous aimer
Sans crainte, et la femme de l’homme étant l’égale,
Il nous suffit d’un baiser pour réanimer

Les statues de l’amour, les prendre par la main
Et, les faisant descendre de leur piédestal,
Les entraîner par les rues et par les chemins.
  Le 11/V/2013

Sacerdoce de la joie

Je porte en moi la joie comme une croix offerte,
Une plaie lumineuse en ma poitrine ouverte.
Je porte en moi  la joie comme un beau sacerdoce
Terrestre et le combat contre l’ennui atroce.

Bien sûr, je sais, ici la joie n’est guère de mise.
(Le bonheur sur la Terre serait partie remise).
Qui est heureux, dit-on, ne peut être sérieux.
Le grand art, paraît-il, réclame d’autres jeux…

Le bonheur en ce monde est toujours importun…
Foin des prêches moroses ! Vraiment, peu m’importe un
Triste art qui ne saurait mettre le feu aux poudres.

Et tant pis s’il me faut apprivoiser la foudre,
Du bonheur je ferai ma profession de foi.
Poète, j’ai l’emploi de propager la joie.
Le 18/V/2013

Baluchon de  soleil

Aimer est un fardeau qui nous rend plus légers.
Avoir souci de l’autre ainsi que de soi-même
C’est cela dira-t-on qu’on nomme « double peine »
Et c’est la double joie dont je suis affecté.

Aimer est un fardeau qui nous rend plus légers.
La colonne de l’homme sous son poids se redresse
Et la femme se sent des ailes de déesse
Car tous ceux qu’Amour frappe en sont privilégiés.

Chacun porte sur lui son sac plein de soucis,
Un sac lesté de pierres et de diamants aussi
Où brillent les éclats d’un soleil naufragé.

Va, trimbale dans les rues ton baluchon de rêves !
Aime, souffre, jouis… puisque la vie est brève…
Aimer est un fardeau qui nous rend plus légers.
Le 18/V/2013

Une réponse à “Trois sonnets”

  1. Marie Guzman dit :

    merveilleux ces sonnets pourrais-je avoir des conseils pour en rédiger à mon tour
    Merci par avance

Laisser un commentaire