Mon dernier papier dans Cerises.
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Archive pour juin 2013
Guillevic, vivre en poésie
Samedi 29 juin 2013Coquelicots
Dimanche 23 juin 2013Salut, camarades coquelicots
Voici qu’à nouveau les champs
sont fleuris de coquelicots.
Malgré le froid et la pluie,
ils portent beau.
Fragiles mais fougueuses, leurs têtes
dépassent des cultures
et sur la nature jettent
leur manifeste ardent.
Ne leur reprochez pas d’être légers !
Leur couleur est un défi
et un affront
au ciel gris
qui se croit profond.
Le 22/06/2013
Seamus Heaney
Dimanche 16 juin 2013Le Jeudi 13 Juin, le poète irlandais, Seamus Heaney (Prix Nobel 1995) a donné, devant une foule nombreuse et attentive, une belle lecture dans la cour du Centre culturel irlandais à Paris. Nous avions publié, au Temps des Cerises un de ses recueils, La Lanterne de l’Aubépine (The Haw Lantern) dans la traduction de Gérard Cartier. Seamus Heaney, poète savant et populaire, nous a donné ce jour-là un beau moment de poésie. Le soleil était au rendez-vous… Un merle s’était invité. Voici le poème que j’ai écrit à cette occasion.
Le poète et le merle
A Seamus Heaney
Au moment où débuta la lecture
Dans la cour de la Maison d’Irlande
Le soleil qui nous avait boudés, en fin de journée
Daigna se montrer. Bienvenue, sa lumière !
Alors, un merle à gorge déployée se mit à chanter,
Maître en modulations et d’une prosodie savante.
Et le poète, ne voulant pas lui faire concurrence,
Salua l’oiseau qui parfois est passé dans ses vers.
Sait-on si les oiseaux chantent parce qu’ils volent ?
Ou bien volent-ils parce qu’ils chantent ?
(Les poètes s’accommodent souvent de leurs ignorances).
La voix du poète ne chante pas. Ce sont ses mots
Qui creusent le réel comme une pelle,
Qui le relèvent, le mettent en lévitation et le font chanter.
« Il y a de l’oiseau dans la poésie », disait Hugo.
Et même si nous ne parlons pas la même langue
Nous nous entendons. Nous vivons à la même adresse.
Le 13/06/13
Mon ami, le poète Alan Dent, (qui a traduit Cause Commune en anglais) vient de traduire ce poème.
Voici sa version :
The Poet and the Blackbird
At the moment the reading began
In the courtyard of the Irish Centre,
The sulking sun, at the day’s end,
Was good enough to appear. Welcome light !
Then, a full-throated blackbird began to sing,
Master of modulation and of wise prosody.
And the poet, not wanting to compete,
Greeted the bird, passing visitor in his poems.
Do we know if birds sing because they fly ?
Or do they fly because they sing ?
(Poets often accommodate what they don’t know).
The voice of the poet doesn’t sing. It’s his words
Which dig into the real like a spade,
Which reveal it, lift it and make it sing.
« There are birds in poetry, » said Hugo.
And even if we don’t speak the same language
We understand one another. We live at the same address.
(translation : Alan Dent)