Un cambrioleur, avec un bob sur la tête,
Entre chez un horloger de la Croisette
Et vite fait, bien fait, sans qu’un muscle il se luxe
Vole pour un million de montres de luxe
Puis, plantant là la clientèle surprise,
Il repart en disant :
« Désolé c’est la crise ! »
Après tout, il a fait comme le patron
Qui au conseil d’administration
propose un plan pour délocaliser
Et licencier encore plus de salariés
Puis, devant le comité d’entreprise,
Qui vient s’expliquer en disant :
« Désolé c’est la crise ! »
Il a agi de même comme un ministre
Qui ânonne toujours la chanson sinistre :
« Il nous faut réduire le poids de la dette
et remettre en cause toutes les conquêtes »
Puis, devant les électeurs qui font grise
Mine, qui se justifie en disant :
« Désolé c’est la crise ! »
Il se peut que demain il fasse école
Et qu’on apprenne qu’à Roubaix ou Bandol
D’ordinaires clients d’un supermarché
Sont sortis les bras chargés, sans payer,
Et ont lancé : « Merci pour la remise !
Nous reviendrons… », en disant :
« Désolés, c’est la crise ! »
On verra aussi débarquer dans une banque
Des pères et mères de familles en manque
D’argent afin d’opérer une saisie
Sur des comptes un peu trop remplis.
« La spéculation n’est plus permise…. »
expliqueront-il, en disant
« Désolés, c’est la crise ! »
Ou bien dans une usine de boutons
Les ouvrières séquestrer leur patron
Et puis, à une majorité forte,
Voter pour le mettre à la porte,
choisir elles-mêmes patrons et chemises
et s’autogérer, en disant :
« Désolé c’est la crise ! »
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