• Accueil
  • > Archives pour novembre 2013

Archive pour novembre 2013

Mandela de la vie

Dimanche 24 novembre 2013

Sergio-Ortega

Cette chanson que Sergio Ortega et moi avons écrite est ici chanté par Marie-Laure Garnier, soprano, accompagnée de Gabriel Ortega au piano, à l’occasion du 10e anniversaire de la disparition du musicien chilien Sergio Ortega, salle Jacques Brel à Pantin. Le texte est en fin de rubrique.

Sergio est l’auteur de nombreux chants révolutionnaires d’Amérique Latine comme Venceremos et El Pueblo unido. Il a travaillé avec Pablo Neruda. Il a notamment composé la musique de la seule pièce que celui-ci ait écrite et dont il a fait une cantate puis un opéra : Splendeur et mort de Joachim Murieta.

Pendant plus vingt ans, j’ai travaillé avec lui. Nous avons écrit des chansons, composé cantates et opéras dans une forte relation d’amitié.

Écoutez ici

Mandela de la vie
(berceuse pour ne pas s’endormir)

1
Mandela
que s’éteignent les bruits
Mandela
qu’on écoute la nuit.
Aux étoiles
s’envolent les murmures
et le vent
les amène vers toi.

Nous chantons pour que l’aube
d’une vie plus humaine
écarte la violence
et que les souffrances
se changent en graines.
Mandela, que s’éteignent les bruits,
que la nuit nous apporte ton regard.

2
Mandela
que s’effacent les murs
Mandela
que la nuit nous rassemble.
Les semences
ont fécondé la terre
En secret
mûrissent nos moissons.
Entends comme le monde
près de ton cœur respire.
Il s’apprête à sourire
tout comme un enfant qui dort
et qui rêve.
Mandela, que s’effacent les murs
que la nuit nous rapproche de toi.

3
Mandela
que t’accueillent nos mains
Mandela
que ce jour soit le tien.
Nous chantons
la berceuse d’un monde
qui demain
s’éveillera serein.

Nulle nuit n’est si sombre
ni mort n’est souveraine,
ni tenaces ces chaînes
que cela nous arrête
que cela te retienne

Mandela, que t’accueillent nos mains,
Mandela, que ce jour soit le tien.

Mandela
que s’éteignent les bruits
Mandela
Mandela de la vie.

(texte écrit en collaboration avec Sergio Ortega qui a composé la musique de cettte berceuse).

La France aux quatre vents

Lundi 18 novembre 2013

La France aux quatre vents

 

Œil clair de l’hiver, soleil froid, le jour abonde

Je n’aurais de l’histoire écrit que quelques mots

Dans ce lieu ouvert aux quatre vents à la ronde

Est-il pour nous trop tard ou bien encore trop tôt ?

image

Comme on croit au passage de l’oiseau s’envoler

Et qu’un matin nouveau refait le monde à neuf

La belle n’appartient qu’à qui la sait aimer

C’est de vie l’évidence et la preuve par neuf

 

Marchant sur la colline, le corps traversé d’ondes

J’accueille l’univers que je rêve un champ libre

J’entends en moi vibrer le cœur battant du monde

J’arpente notre Terre, l’habite et me sens vivre

 

Qui aime, dit-on, il vit dans l’espoir et la crainte

Que la clarté du jour lui file entre les doigts

Comme un rêve au matin que dissipe le froid

Et pour se rassurer resserre son étreinte

 

Nos rimes qui se croisent, se chevauchent, se suivent

Qu’importe… Tant que dure la chanson… Ah ! Qu’elle vive…

Que batte le tambour maladroit de nos cœurs

Le désamour de nous ne sera pas vainqueur

image

Une flaque boueuse reflète un ciel d’azur

Ainsi est-il de nous très imparfaits et purs…

Nous avons trop d’amour, amour, est-ce si grave ?

Ce que la nuit salit le petit jour le lave

 

Nous sommes habitants de cette pauvre Terre

Habitants habités par toute la planète

On voudrait recueillir et  soigner sa misère

Mais il ne suffit pas d’avoir le cœur honnête

 

Le cœur si grand soit-il ne suffit à la tâche

Il y faut une action qui renverse les monts

De la résolution et ne pas être lâche

Il faut plus qu’une idée, une révolution

 

Du réalisme aussi le sens de l’utopie

Un rêve énorme et beau, simple comme bonjour

Pour un temps l’emporter encore sur l’entropie

Vaincre les égoïsmes et faire gagner l’amour

 

Comme on croit au passage de l’oiseau s’envoler

Et qu’un matin nouveau refait le monde à neuf

La belle n’appartient qu’à qui se sait l’aimer

C’est de vie l’évidence et la preuve par neuf

image

De quelle belle parles-tu ? Non, ce n’est pas cela…

Je pense à celle-là géante où nous marchons

Cette terre, ce pays, cette merveille-là

Ce corps où nous vivons et où nous reposons

 

Celle qui n’est elle-même qu’ouverte à l’avenir

Celle que de tout temps des étrangers aimèrent

Au point parfois pour elle d’affronter le martyre

Résistants, communards et révolutionnaires

 

Jean-Jacques Rousseau, Jean Paul Marat ou  Thomas Payne

Cloots Anarchasis, siégeant à la Convention

Car était membre de la nation souveraine

Tout étranger épousant la révolution

 

Puis, sous la Commune, le Hongrois Léo Frankel

Elisabeth Dmitriev, qui avec Le Mel

Fonda l’Union des femmes, et Jaroslaw Dombrowski,

L’officier polonais Valeri Wroblewski…

image

De même, les francs-tireurs, partisans, immigrés

Et français, le colonel Fabien, Spartaco

Olga Bancic, Marcel Rayman dit Faculté

Simon Cukier, Joseph Epstein, Celestino

 

Alfonso, Joseph Boczov,  Missak Manouchian

Louis Grojnowski, Ernest Blankopf, Julius Ritter

Léo Goldberg, Tomas Elek, Boris Holban,

Adam Rayski, Nathan Dyskin, Leo Kneller

 

Cristine Boïco, Maurice Feferman, Meïer List

Wolf Wajsbrot, Henri Krasucki, Jean-Pierre Brover…

Encore bien d’autres dont il faudrait citer la liste

Internationale qui en ce pays luttèrent

 

Ouvriers, militants, il en est tant et tant

Artistes ou savants, simples gens qu’on oublie

Qui vinrent vers la France, poussés aux quatre vents

Comme oiseaux apportant leurs plumes dans notre nid

 

Paul Lafargue, Chopin, Marie Curie, Curiel

Picasso ou Chagall, Apollinaire, Tzara

Senghor, Giaccometti, Ilarie Voronca

Soutine, Supervielle, Ionesco, Montant, Brel…

La belle c’est l’idée que tous se firent d’elle

La femme ou l’idéal, l’art ou bien la patrie

L’image imaginaire qui nous donne des ailes

Et nous aide à grandir… (Ah ! J’en entends qui rient…)

 

Aujourd’hui elle ne sait à quel saint se vouer

La France éparpillée par les vents du marché

Qui souvent nous fait honte, il faut bien l’avouer

Quand elle oublie le sens du mot fraternités

image

Les oiseaux migrateurs dans le ciel lèvent l’ancre

Ils ramènent de loin le goût lent des voyages

Le soir descend qui efface leurs pointillés d’encre

Leur étrave tirant le chalut des nuages…

 

Les oiseaux migrateurs font le tour de la Terre

L’enfant près des labours les voit qui disparaissent

Il voudrait qu’ils se posent pourtant sur cette terre

Ils passent sur le ciel comme de grandes laisses

le 15/11/2013

 

 

Ce monde est bien fait

Dimanche 17 novembre 2013

P1000636

Ce monde où nous vivons
Est bien fait :
Le jour succède à la nuit
Le soleil nous réveille
Les nuages qui le voilent
Apportent la pluie dont la terre a besoin
Pour nous donner à tous
Le blé, les fruits, les fleurs…
Tout est en ordre
Les arbres poussent vers le haut
Les rivières coulent vers le bas pour rejoindre la mer
Les oiseaux ont des ailes pour voler
Les poissons, des écailles pour ne pas se mouiller
Les chiens, une queue pour être heureux
Et les hommes et les femmes,
Ce qu’il faut pour s’aimer…
Et j’en connais
Qui n’ont pas fini
de s’en émerveiller.
Oui, ce monde est bien fait :
Il y a des rues pour les mendiants
Et des palaces pour les banquiers.
Tout est en ordre
Oui, vraiment,
Notre monde est bien fait.

Le 22/06/2013
A lire aussi dans « Si les symptômes persistent, consultez un poète » paru aux éditions Le Temps des Cerises

Diderot et Bentham

Dimanche 17 novembre 2013

Mes deux dernières chroniques dans Cerises sur les philosophes et le bonheur.

Denis Diderot, le siècle du bonheur

Diderot

 

Jeremy Bentham et le calcul des bonheurs

 

Bentham