Pour une enfant palestinienne
Elle est née dans un pays prisonnier entre le ciel et la mer.
Elle a appris à jouer sur l’étroite bande de terre
enfermée derrière des barbelés.
Elle aime sans doute les poupées, les robes et les livres
et elle rêve de devenir docteur.
Elle a dix ans,
Elle est née et a grandi sur une langue de terre surpeuplée
qui se soulève vers le ciel
Mais jamais elle n’a connu la liberté des nuages.
On l’a conduite en urgence à l’hôpital
un éclat d’obus dans l’oreille.
(Comparée à d’autres, elle a eu de la chance)
Elle a été blessée lors de l’attaque terrestre.
D’autres ont été tués
resteront paralysés toute leur vie
ou ont perdu leurs parents sous les bombardements.
Comme eux, elle a grandi à Gaza, dans le pays transformé en camp,
dans le ghetto, la réserve des Palestiniens
où régulièrement l’occupant tue des otages au hasard.
Ne lui racontez pas d’histoire,
elle ne vous entendra pas.
Ne lui racontez pas le mythe de David et Goliath.
El Jalout, le héros des Philistins, est un géant désarmé
Et ce n’est pas une fronde que David a dans la main
mais des chasseurs bombardiers, des drones, des fusées téléguidées, des tanks
et elle sait que ce n’est pas Dieu qui a armé son bras
mais l’Amérique.
Hier elle rêvait de devenir docteur
Aujourd’hui elle veut fabriquer des roquettes
pour tirer sur Israël.
(Qui sème la mort récolte la haine.)
le 22/07/2014
J’aimerais que cette petite fille puisse lire ce poème pour qu’elle sache qu’il y a dans le monde des gens qui l’aime, et pourquoi les mémoires de ces agresseurs sont-elles si courtes pour qu’ils aient déjà oubliés ce que leur peuple a vécu?, nous qui ne sommes pas concernés avons honte pour eux.