Sur une vieille pipe
à Pierre Durand
C’est une vieille pipe qu’un ami m’a offerte
Posée sur un rayon de ma bibliothèque,
Sagement, devant Marx, près de la poésie.
Une pipe à la retraite qui ne fume guère.
C’est une pipe en bois usinée à Saint-Claude.
L’artisan a sculpté la tête de Lénine
Qui sourit malicieux tout en plissant les yeux,
L’air de dire « Cette histoire n’est pas encore finie ».
Celui qui me l’a donnée était journaliste ;
Un ancien résistant, compagnon de Fabien.
Lui-même ne fumait plus. Et moi, comme asthmatique,
J’y touche rarement ; parfois je la soupèse,
La prends en main et la caresse… Dans son foyer
Reste un peu de tabac qui n’attend qu’une braise.
14/XII/2014
cel poème me plaît beaucoup : il a la simplicité des poèmes de Brecht, mais aussi leur efficacité par exemple dans l’évocation de ce qui couve.
Si l’on m’avais dit qu’avec une pipe la révolution tiendrait ses promesses…
bien à toi et Patricia
cath
Je suis de ceux qui volontiers
souhaiteraient souffler
sur la braise
sur toute braise…