Un journal bat des ailes et s’envole dans la rue…
Les chiens ont fait sur elle ;
La ville est froide et nue.
La tempête est passée ; elle a tout mis par terre :
poubelles renversées
panneaux publicitaires…
Le journal tourneboule comme la planète
qui a perdu la boule
et a mal à la tête.
Une bottine rose gît sur le trottoir.
Ramasse si tu l’oses
celle qui vient de choir.
De quelle petite fille, protégeait-elle le pied ?
Notre monde vacille
devant les réfugiés.
Que disent les nouvelles ? Qu’on a jeté des bombes ?
Que la fête était belle ?
Qu’ailleurs des hommes tombent ?
Qu’en retiendra le monde ? Tout passe et tout s’oublie
C’est ainsi, à la ronde,
Nous passerons aussi…
Sommes-nous ces papiers tachés que nul ne lit,
ces journaux barbouillés
par le vent et la pluie ?
Nous sommes ces journaux aux feuilles déchirées
qui s’en vont à vau-l’eau
défaits, salis, mouillés.
Mais ne renonce pas, chausse tes propres ailes,
prends ton envol et va
apporter la nouvelle.
En bottes de sept lieues, fais le tour des détresses
et annonce en tout lieu
un règne de tendresse.`
(14 février 2016, jour de la Saint-Valentin)
cher Francis,
merci pour ce poème que je viendrai très certainement distribuer le 21