Trois petits poèmes pour le dernier jour de l’année


couché soleil

Trente-et-un décembre

« Le soleil se lève
au moment de se coucher »,
fais-tu remarquer.
Tu as raison… il n’est pas gêné.
L’année s’achève…
Il se croit en congés.

*

Vœux
— Faut-il souhaiter à la mer
de rester la mer ?
à l’herbe de pousser ?
à l’oiseau de chanter ?

— Ils peuvent s’en passer.

— Faut-il souhaiter aux hommes
d’être humains ?
de vivre en paix ?

— Pas sûr
que cela suffise…
Mais comment s’en passer ?

*

Profession de foi

Marcher sur la grand’ route et saluer le jour…
— Cela ne sert à rien.

S’étonner le matin en ouvrant les volets
du chant nouveau du merle…
— Cela ressemble à quoi ?

Battre du cœur des villes,
revenir à la mer
prendre un bol d’infini,
se tenir sur la Terre…
— Pour si peu, pour quoi faire ?

Aimer contre toute déraison
Ne jamais renoncer.
— C’est sans rime ni raison.

C’est notre profession.

31/XII/2016

Une réponse à “Trois petits poèmes pour le dernier jour de l’année”

  1. Laurent Fourcaut dit :

    Oui, envers et contre tout, cher Francis, c’est bien cela.
    Je pense, en lisant tes trois poèmes, à cette phrase de Giono : « Le social ne doit être que le naturel. »
    Si l’on entend bien ce que cette phrase dit, loin de toute naïveté, on s’aperçoit que c’est exactement ce que tes poèmes affirment et revendiquent.
    L.

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