Archive pour juin 2017

Le Pêcheur et le Vermisseau

Jeudi 22 juin 2017

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Le Pêcheur et le Vermisseau
          (fable)

« Viens, je t’invite à une partie de pêche.
Dit un jour un pêcheur à un vermisseau.
Nous nous installerons au bord d’un ruisseau
Tout près d’un saule avec une canne à pêche
Attendant tranquilles que morde le poisson.
Nous ferons gentiment la conversation.
Toi qui rampes, je vais t’apprendre à voler
Au bout d’une ligne… Quelle sensation
Forte ! Une expérience privilégiée
Que pourront t’envier tous tes congénères,
Une occasion unique dans ta carrière
De t’élever, de plonger, de te baigner
Dans l’onde très pure d’une claire rivière…
Tu n’en reviendras pas. Je puis te l’assurer ! »

Le vermisseau pour sa part restait sans voix,
Bouche bée devant ce discours enjôleur.
Pourquoi pas, aller pêcher, pour une fois ?
Et le voici parti avec le pêcheur,
Tout à la joie nouvelle de se promener.
Las ! Son bonheur fut d’assez courte durée.
Bientôt un hameçon lui perçant le corps
Il se fit happer par un gardon très frais.
L’ayant appâté, il partagea son sort
Et n’en revînt pas… Le pêcheur disait vrai.

anti-moralité

Cette fable au vrai ne vous concerne pas
vous qui ne vous laissez pas prendre aux appâts
des plus puissants ni vous laisseriez séduire
par les candidats de la finance (ou pire,
leurs chiens de garde) et seriez prêts à voter
pour ceux qui font métier de vous exploiter.

Peut-on compter sur le peuple ?

Dimanche 4 juin 2017

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Peut-on compter sur le peuple ?

Peut-on faire confiance au peuple ?
Le plus souvent, il vaque à ses occupations
mais ne s’occupe pas de ses propres affaires
et il se laisse diriger
par ceux qui le dominent.
C’est lui qui fait tourner l’économie
mais il ne comprend rien, avoue-t-il, à l’économie.
Il est le nombre
mais il ne compte pas.
Il est le plus fort
mais sa force ne lui sert à rien…
On l’a vu plus d’une fois trahir les espérances
de ceux qui croyaient en lui,
car lui-même
ne croyait pas en lui.
Il critique volontiers ceux d’en haut
mais, en général, il reste en bas.
Il n’aime pas le pouvoir
et d’ailleurs, il ne le prend pas.
Le peuple, c’est bien connu, n’a pas de mémoire…
Il est inconstant et léger.
Et lui, qui passe son temps à travailler
ne songe qu’à s’amuser.
Comment peux-tu dans ces conditions
compter sur le peuple ?
La réponse est simple :
il n’y a que sur lui
que tu puisses compter.