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Archive pour juillet 2017

La chanson des rivières de France

Mercredi 19 juillet 2017

Mon livre La France aux quatre vents vient de reparaître
dans une édition revue et augmentée.

Disponible au Temps des Cerises.

 

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LA CHANSON DES RIVIÈRES DE FRANCE

France la belle est parée
De fleuves et de cours d’eau
Mille rivières, un collier,
Une parure de joyaux
Paisibles et joviaux

Mille cours d’eau qui l’habillent
D’un pourpoint étincelant
Ruisselant et qui brille
Une rivière de diamants
Un don, un couronnement

Une aube soyeuse et sombre
Fraîcheur où le ciel se mire
Un miroir aux trésors d’ombre
Où les nuages s’admirent
Et les feux du jour chavirent

Elles ont des noms de chanson
L’Aron, l’Arnon, l’Armançon
L’Auron, l’Auzon, l’Anguison
Le Doron et le Cosson
L’Ecaillon et l’Echandon

Elles ont des noms d’échanson
L’Allondon et le Beuvron
L’Alagnon, le Sausseron

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Le Scardon, le Salleron
La Savoureuse, l’Alzon

Elégants noms d’alezans
Elles disent les prénoms de France
De ses amants élégants
L’Ance, l’Amance, l’Argens
L’Aumance, l’Armance et l’Auxance

Amants plus ou moins charmants
L’Avance, la Canse, la Durance
L’Augronne, la Dranse, la Furans
L’Apance, comme la Cousances
La Rance aussi, la Cuisance…

Les rivières font un collier
De tous les noms de la vie
Qu’ignorent les écoliers
La Vésubie, la Dourbie
La Voulzie, la Bénovie

De l’aurore à la vesprée
Elles sont nymphes et luronnes
Courent toutes nues par les prés
Charentone, Dronne, Gimone
Egvone, Maronne ou Lizonne

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Comme un orchestre de chambre
Harpes, flûtes ou clarines
Elles chantent de Creuse à Sambre

Colombine, Valserine
L’Aube, l’Aure, l’Albarine

Elles sont nobles ou bien pauvres
Et n’en ont nulle vergogne
Qu’elles se nomment Bièvre ou Vauvre
Seine, Saône ou bien Dordogne
Orge ou mortelle Vologne

Certaines ont des noms étranges
Venus d’histoires anciennes
Comme l’Ancolin, l’Ardour, l’Ange
L’Airain, le Vair, la Varenne
Doron de Beaufort, la Vienne

L’Arc, la Lanterne et la Mauldre
L’Arconce, l’Albe, l’Andelle
L’Agout, l’Ailette et la Sauldre
L’Arve, l’Arvan, et la Celle
La Meuse, la Deule, la Moselle

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Le Touch, le Var, la Tourmente
L’Oise, L’Oison, la Tortonne
La Muze, l’Allier, la Gartempe
La Bonne, la Bionne, la Bléone
La Borne, la Brame, la Boutonne

D’autres, des noms fort bizarres
Comme la Niche, l’Oze, l’Alzette
L’œil, le Piou, la Lys, le Bar
La Sioule, la Vis, la Nonette
L’Oignon, l’Ourse ou la Ouette

La Couarde, le Gland, la Fure
La Boivre, l’Aff, le Rognon
Le Merdereau et la Cure
L’Alène, l’Aire ou L’Orilhon
L’Allagnon, l’Ancre, l’Alzon

Il en est, de vraies couleuvres
Lentes, tranquilles, souveraines
Tout comme l’Ill ou La Souleuvre
L’Oise, le Cher, le Loing, l’Aisne
La Marne ou bien La Vilaine

Et d’autres qui courent, qui ruent
Et qui donnent de l’éperon
Des gaves, des torrents, des rus
La Save, le Luech, L’Estéron
Le Buëch, le Drac, le Gardon

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L’Auron, la Dive, la Douze
L’Auvézère, l’Isère, l’Arize
La Midouze, la Dadalouze
L’Automne, l’Arnon, l’Autize
Le Fier, le Nant, la Devise…

Mais quelle que soit la chanson
Qu’elles murmurent sur les galets
Quel que soit leur chant, leur nom
Les rivières font un collier
à la France de beauté

Leur chevelure vif argent
Glisse, s’écoule et s’étend
De ses épaules à son dos.
Les rivières font à la France
Le don de leur abondance
Et de leur douceur cadeau.

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Libre choix

Mardi 11 juillet 2017

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Libre choix


Des vertes et des pas mûres,
des blettes et des pas fraîches,
des salées et des saumâtres
des tonnes, des pas bonnes
des poires d’angoisses, des porte-poisse
des purgatifs, des cagatoires
des torgnoles, des tartes,
des coups et des blessures
à se faire battre comme plâtre
si vous en voulez, si vous en revoulez
vous en aurez
et vous en re-n’aurez

Mais si d’aventure
vous préférez les cerises
rouges, juteuses, mûres
faites donc le mur
et venez faire
un p’tit tour chez nous.

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La vie des poètes

Mardi 4 juillet 2017

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La vie des poètes

Ah ! les poètes, les poètes,
les poètes ont la belle vie !
Un poète, ça passe son temps à quoi ?
À bâiller aux corneilles ?
À recenser les étoiles ?
à compter sur ses doigts ?
À cueillir des fleurs,
à conter fleurette ?
Oui, bien sûr…
Tout ça, et beaucoup plus encore
avant de suçoter par la racine les pissenlits :
le poète que tu es
le poète que nous sommes tous
ça doit s’atteler à l’ordinateur,
répondre au téléphone,
lire des manuscrits,
corriger les fautes
(en commettre d’autres)
préparer le café,
faire le ménage,
porter des paquets,
régler les factures,
calmer les créanciers,
éconduire les huissiers,
calculer, calculer
ligoté par le filet
serré de l’emploi du temps…
Ah ! la vie, la belle vie
que la vie de poète !
Tirer le diable par la queue,
et toujours serrer délicatement les mâchoires
pour ne pas lâcher
la pâquerette
qu’il tient entre les dents.