Un mégot sur la neige
Les voitures portent des bonnets blancs
Attention à ne pas glisser !
*
Vers le funérarium
les feuilles vernissées du magnolia
défient l’hiver
Dans le ciel bleu et froid
tu ne voles plus ; toi
qui fus avec nous sur Terre
*
(Le cimetière est en blanc)
Sous la neige
l’herbe nouvelle attend.
*
10/02/2018
Très beaux haïkus, cher Francis, qui sont en parfaite adéquation avec leur objet, la disparition d’une amie. Car ils sont à la fois eux-mêmes fragiles dans leur grande brièveté et, partant, leur tissu troué, et tenaces, accrochés à la blancheur de leur substrat propre dans laquelle ils inscrivent leurs racines.
Très beau.
Tres.beau..texte
Tres.beau.
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CHER FRANCIS : C’est avec beaucoup d’émotion que j’apprends par l’intermédiaire de tes haïkus le décès d’Anne Charlotte Savarit, une fidèle des Editions le Temps des Cerises (qui a travaillé sur mon recueil ‘La dragée haute’) et du Marché de la Poésie.
Une vengeance sans doute du fameux slogan : LA CIGARETTE TUE (qu’on en prenne de la graine…) car Anne charlotte était une très grande fumeuse de cigare(tte)s même si ce n’étaient pas toutes des gitanes ! Un moment historique émouvant que ce dernier voyage dans la neige fraîche exceptionnelle de Paris en ce 10 février 2018 au Père Lachaise ponctué par ton inspiration à la vue de ce dernier mégot-incipit qu’elle n’aurait sans doute jamais jeté à terre pour cause de respect de l’environnement. Mes condoléances à sa fille, à sa famille et à vous tous Temps des Cerises et Merle Moqueur qui lui avez tant donné et auxquels elle a tant donné. Je vous embrasse. Françoise G. – Paris
J’étais ami d’Anne Charlotte Savarit à Bordeaux dans les années 70. Elle travailla ensuite chez Air Inter et Air France.
S’agit-il de la même personne?
Oui, c’est elle… Elle a travaillé pendant plusieurs années au sein de la revue Commune qu’avait récréée les écrivains réunis autour de la maison d’édition et avec les Amis du Temps des Cerises. Sa disparition a été une grande perte pour notre équipe.