De France nous parviennent d’inquiétantes nouvelles,
(mauvaises pour l’image du pays et le chiffre d’affaires) :
des espèces de sans-culotte ont commencé à faire régner la Terreur.
Soupçonné d’avoir voulu réinstaurer la monarchie,
le président a été décapité en place publique
(du moins son effigie)
lors d’une représentation de théâtre amateur
qu’il n’ a apparemment pas appréciée.
Accusées de violence en réunion
pour avoir matraqué et gazé des citoyens en train de défiler pacifiquement,
avoir usé de flash-balls et de grenades offensives
et de ce fait provoqué de nombreuses blessures
(des yeux crevés et des mains arrachées),
les forces de l’ordre ont été désarmées
et il leur a été interdit d’approcher
à moins de deux cent mètres du moindre manifestant.
Pris en flagrant délit d’arbitraire, des juges et des procureurs
ont échappé de justesse à la prison ferme
mais ils ont écopé de peines avec sursis
assorties d’une interdiction de porter la robe et d’exercer,
en cas de récidive.
Enfin, les ministres et les élus de la majorité,
convaincus d’entente illicite avec les grands patrons,
et de délit d’initié avec les banquiers
en vue d’une prise illégale d’intérêt en faveur d’une minorité,
ont été contraints à la démission.
Plusieurs sanctions exemplaires ont été prononcées
à l’encontre de politiciens, de journalistes, d’experts et de financiers
condamnés à passer plusieurs nuits sur des ronds-points,
à s’installer dans des cités de banlieue,
à travailler en usine ou sur des chantiers
et à vivre pendant un minimum de six mois
avec le RSA.
(Mais, dans un geste d’apaisement,
il a été décidé qu’ils pourraient bénéficier
de la même prime de Noël
que les autres salariés).
De tels faits ne peuvent qu’effrayer les amis de la France,
pays de la douceur de vivre,
des Droits de l’Homme et de la Liberté.