Ode sur ces choses que l’on perd…


casquette

Je ne sais pas si vous êtes comme moi
mais souvent, je perds des choses…
Et cela ne date pas d’hier.
(Quand cela a-t-il commencé ?
Il y a si longtemps que j’en ai perdu le souvenir…)
Enfant, déjà, je devais perdre des jouets ;
des petites voitures, mes billes, de temps en temps,
un bel ormeau nacré auquel je tenais,
une collection de timbres ou de pièces de monnaie…
Et parfois, comme tout le monde, j’ai pu perdre mon temps
(mais finalement, très peu…)
Plus tard, j’ai persévéré…
J’ai perdu de l’argent, souvent,
(mon porte-monnaie, des billets et ma carte bleue,
plusieurs fois, et pas seulement…)
Sans doute , cet argent que j’ai perdu
n’est pas perdu pour tout le monde…
Il y a aussi des stylos que j’ai perdus, plusieurs, auxquels je tenais,
des écharpes et des casquettes,
dans le métro, sur une banquette
ou sur le banc d’un jardin public…
Et des papiers aussi… Même des poèmes…
(« Pas une perte pour la poésie française… », diront certains.
Peut-être ceux-là perdent-ils une occasion de se taire,
car les poèmes qu’il m’est arrivé de lâcher par les rues
ne se sont pas perdus…
Ils se trouve toujours quelqu’un pour les recueillir.)

billes

Toutes ces choses que nous perdons nous apprennent
à ne pas trop nous attacher aux biens matériels.
Elles nous font plus légers.
(Et pour moi, qui ai pris du poids, ce n’est pas à mépriser).

Ces derniers temps, j’ai aussi perdu quelques amis,
des gens que j’aimais.
(Mais dans le grand panier dépareillé de ma mémoire,
eux non plus ne sont pas perdus ; je ne les perds pas de vue…
souvent même, ils réapparaissent).
Vivre, de toutes façons, c’est faire l’expérience de la perte.
Et cela risque bien de continuer
jusqu’à ce jour,
où à mon tour,
je me perdrai.

le 2 décembre 2018

4 Réponses à “Ode sur ces choses que l’on perd…”

  1. chambon dit :

    Francis…ne perds pas le sens de l’histoire…ne perds pas le sens de l’humour…même si on a tendance à perdre nos illusions en ce moment !!!
    Amicalement
    Gérard

  2. Yvon Quiniou dit :

    Tout n’est pas perdu pour tout le monde: la preuve, ce poème! Yvon.

  3. Nicole Laurent-Catrice dit :

    Francis,
    tu dis ces choses graves avec un humour léger, mais le poème résonne lentement en nous.

    Nicole

  4. Geier Françoise dit :

    QUAND ON N’A PAS D’ TÊTE
    IL FAUT AVOIR DES JAMBES…
    (disait mon grand père)
    ALORS, à force, quand perdre devient tout un poème…
    quels beaux mollets tu dois avoir, j’en fantasme…
    Bizfg

Laisser un commentaire