Aujourd’hui, trente-et-un mai,
c’est le jour de mon anniversaire.
(J’ai reçu pas mal de messages
envoyés de l’autre côté de la Terre
par des gens que j’aime).
Soixante-six ans…
l’âge enfin d’être peut-être sage.
Moi-même, j’ai du mal à y croire.
Malgré mes cheveux gris
et quelques dents que j’ai perdues
je me sens toujours
presqu’adolescent,
en tout cas
éternel apprenti du printemps.
Je marche toujours dans les rues,
porté par un sourire de femme
à peine entrevue,
ou le souvenir
d’un visage qui m’est cher…
Je suis toujours partisan
d’organiser des courants d’air,
toujours ouvert au vent,
toujours ému par les fleurs mauves du lilas
nostalgique et généreux
le lilas, ce bon compagnon
de notre voyage commun
sur cet astre terrestre.
Au fil de ces années,
j’aurais dispersé beaucoup de poèmes
(plus peut-être qu’il ne faut)
moi qui ne voulais écrire que ce qui serait vraiment nécessaire…
Mais sans doute pour moi étaient-ils nécessaires…
La question maintenant est de savoir
si quelques-uns
auront été utiles.
Vouloir faire la vie plus belle
est un rêve
mais la vie réelle
est aussi faite
de la matière des rêves.
Quand tu traverses la vie,
une casquette rouge sur la tête
tu ne dois pas compter
être couvert d’honneurs.
Alors, hier,
pendant que sur scène
lisait une jeune poète,
j’ai piqué dans la pelouse
un simple pissenlit,
modeste, éclatante fleur des pauvres
et me la suis mise,
en guise de décoration,
à la boutonnière.
Manière
à ma façon
d’adresser au soleil
un salut fraternel.
Montréal, le 31 mai 2019
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.