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Archive pour février 2020

La leçon des oiseaux migrateurs

Dimanche 16 février 2020

Oiseaux migr

L’hiver a oublié de passer par chez nous
Pissenlits, pâquerettes poussent en février
Et dans le ciel déjà les oiseaux migrateurs
Font le V victorieux du retour vers le nord

(Tant de douceur inquiète mais c’est peut-être à tort)

Les grues et les cigognes ne suivent pas un chef
On dit qu’elles se relaient pour affronter les vents
Chacune étant portée aux courants ascendants
Par le battement d’ailes du commun mouvement

Les oiseaux migrateurs ne suivent pas de chef
mais tous prennent appui sur l’appel d’air qu’ils font
côte à côte en volant affrontant tour à tour
dans les hauteurs la pression de la transparence

le plafond de verre qu’ils percent et traversent

(Ainsi de temps en temps, levant les yeux au ciel,
Il pourrait nous venir des idées pour la Terre…)

le 15/02/2020


oiseau migr

La Ballade de Bobby Sands

Mardi 11 février 2020

Disque Bobby1

Le score du Sinn Fein nous rappelle un bien triste événement.

Comment ne pas penser à Bobby Sands, mort à 27 ans, après une grève de la faim de 66 jours dans la prison de Maze.

Il était membre de l’IRA provisoire et député à la Chambre des communes du Royaume-Uni du 9 avril au 5 mai 1981 (élu alors qu’il est en prison), date de sa mort. A sa demande de reconnaissance des prisonniers politiques, le premier ministre de l’époque, l’infâme Margaret Thatcher, déclarait : « Nous ne sommes pas prêts à accorder un statut spécial catégoriel pour certains groupes de gens accomplissant des peines en raison de leurs crimes ou délits. Un crime ou un délit est un crime ou un délit et seulement cela, ce n’est pas politique. » Honte à Thatcher qui l’a laissé mourir ainsi que ses camarades.

Le résultat du Sinn Fein aux élections sonne comme une belle revanche.

J’avais écrit une chanson en 1981 sur cette abomination : La Ballade de Bobby Sands. Une belle interprétation de Mireille Rivat.

Cliquer ici pour l’entendre


La Ballade de Bobby Sands

Juste après deux heures dans la nuit
son cœur s’est arrêté.
Alors soudain se fait un grand silence.
Les soldats de l’Empire
britannique se terrent
serrés les uns aux autres
dans leurs cercueils de fer.
Big Ben se tait.
St George la honte au front se retire.
À Westminster dans les salons
même les fauteuils font le dos rond.
La nuit d’Irlande se tient debout
derrière une momie nommée Thatcher ;
pour elle il est toujours cinq heures
elle boit son thé avec des gâteaux
secs trempés dans le sang.
Flottant sur le thé les yeux aveugles de Bobby Sands
sont du plus mauvais effet.
On croque en silence le petit doigt levé
des lambeaux de peau noircie.
l’Internationale des lâches
est invitée pour le goûter
mais les os, c’est dur à avaler.
Dans la rue, les enfants de Belfast
portent leurs cheveux verts
des jours de colère
leurs cheveux d’herbes folles qui conquièrent les collines
au-dessus de la mer
et dans leurs mains ils serrent
comme des grenades
des mottes de leur terre.

 
Huma

Éloge de la colère

Dimanche 9 février 2020

lionne

Il est sage parfois de se mettre en colère
Si tu ne veux, ma foi, servir de paillasson
Moi qui ne suis guère enclin à la colère
Il m’arrive des fois de changer de chanson !

Nous vivons dans un temps, un monde, un univers
Où pour certaines gens, il n’est d’autre façon…
Tu te montres trop bon, te la font à l’envers
Pour te faire respecter, tu dois changer de ton

La chose est malheureuse, regrettable ; c’est clair
Mieux vaudrait entre humains vivre d’autre façon
En finir pour de bon avec la loi, la guerre

Et les rapports de force qui ne me plaisent guère
Mais pour certains, hélas, c’est la seule leçon
Chiens remis à leur place se changent en moutons…

Gilets jaunes colère