pro harmonia mundi
Je me suis planté devant mon cerisier
dans la paix de ce lundi de Pentecôte.
Je l’ai regardé lentement travailler
silencieux, comme indifférent à ses hôtes
ailés qui pour l’instant épargnent ses fruits
lesquels rougissent un peu plus chaque jour.
Et malgré le chant des oiseaux et les bruits
du matin, j’ai pu percevoir son discours
ininterrompu – les arbres communiquent
paraît-il, entre eux… et avec nous aussi –
« Je fomente, disait-il, et sans panique,
une rouge révolution réussie
printanière, pour la joie de toute bouche.
Je n’obéis pas à la loi du marché.
J’offre sans compter à qui s’approche et touche
pour délicatement cueillir et goûter.
J’ai l’abondance heureuse et je n’y peux rien.
Le marché snobe mes cerises ? Tant pis !
Que les prenne qui les aime… C’est très bien…
Je produis ce qui me chante et c’est gratuit ! »
le 1er juin 2020
Ah ! Aller chercher des cerises dans son arbre, où l’on a eu la chance de les regarder venir et rougir ! J’ai connu ce luxe. C’est un vrai luxe, que me fait revivre ton poème. Merci.
Vives amitiés en ce printemps de poésie,
Michèle
Un poème très rafraichissant – à tous points de vue.
Merci, Francis !