
Voici dans l’air vif de ce petit matin
que débarque la troupe des bons copains
Marchant côté à côte ils avancent tout droit
Sachant où ils vont, ils y vont d’un bon pas
Prenant le maquis, la poudre d’escampette
Ils n’ont pour toute arme que des escopettes
mais de la bonne humeur, assez pour tenir
face à l’adversité et pour voir venir
Il y a là Jean à la cape d’échevin
qui change l’eau courante des mots en vin
Yves qui découpe d’une lame affutée
le taillis confus qui croît sous la futaie
Il y a là Juliette qui parle aux écureuils
Victor l’éclaireur, toujours bon pied bon œil
Aurélien-des-loups qui garde la forêt
Et bien sûr Jacqueline aux mains de clarté
Voici Franck distillant le givre hivernal
Dominique en oiseau changeant un journal
Jean-Michel qui sait le secret des cités
et Bernard montreur d’ours qui les fait danser
François joue du piano sur de simples souches
Katia tire des sons de tout ce qu’elle touche
Pedro, lui, fait vibrer les belles fougères
et Fabien la musique des hémisphères
Avancent de conserve Jennifer et Laurent
(Parmi les mycologues, un des plus savants)
Alexis qui va plus vite que le vent
Et Sophie et sa lyre qui marchent devant
Pierre Perce-montagne, qui n’est ni jeune ni vieux
Paul Fend-la-bise, qui n’a pas froid aux yeux
Marie Fille-des-airs, aussi Sûleyman
qui voyage sur un tapis volant
Tous ceux que j’ignore, qui viendront nous rejoindre
Non, notre jeune troupe n’est pas à plaindre
Bons compagnons du bonheur, faux chercheurs d’or,
Salut à qui je ne connais pas encore !
Bury, le 16/01/21