Rejoignons la conjuration des coquelicots

Conjuration coquelicot

Ode à la joie

Sonnons les cloches à toute volée
à ce vieux monde qui ne l’a pas volé
à ses chasses gardées, ses gardes-chasse
ses frontières, ses barbelés, ses policiers,
son esprit de clocher, ses propriétés privées
qui privent tous les autres de propriété
sa course à la richesse qui nous appauvrit
son deux poids deux mesures qui n’a plus de mesure
sa démesure et son acharnement
à creuser sa tombe pour nous y enterrer
En marche, sautons du train qui fonce vers l’abime
le sang et les larmes
Tirons le signal d’alarme
Tirons notre révérence
Décrétons les vacances
De printemps, d’été
D’automne et d’hiver
Mettons le dimanche
Dans le lundi
La mer à la montagne
La ville à la campagne
Et la vie en roue libre
Prenons la clef des champs
Et la poudre d’escampette
Jetons notre bonnet
Par dessus les moulins
Montons sur nos grands chevaux
Et volons de nos propres ailes
Prenons le large
Prenons la porte
Prenons l’air et gardons-le
Pour l’offrir à tous ceux qui en ont besoin
Mettons le feu aux poudres
Et les quatre fers au feu
Battons le tambour
Battons la générale
Et le général
Décapitons le capital
Faisons banquer les banquiers
Dressons la table du grand banquet
Qu’elle se dresse elle-même sur ses quatre pattes
Et qu’elle mette les bouchées doubles
Demandons la lune
Et partageons sur Terre
Notre place au soleil
Offrons-nous un déjeuner de soleil
Et faisons-le durer.

12 Réponses à “Rejoignons la conjuration des coquelicots”

  1. Danielle Loisel dit :

    Merci pour cette ode à la joie
    J’adore

  2. Geier Françoise dit :

    Tu as raison on est mal barrés !
    HEUREUSEMENT on peut encore s’offrir…
    sauf preuve du contraire :
    « un déjeuner de soleil et le faire durer… »
    et avec la photo :
    la nature et le coeur
    avec le poing levé
    que demander de plus ! j’adopte ! Françoise Geier

  3. François KALDOR dit :

    Francis, il est grand le mystère des mots, pour paraphraser.
    Bach, la cathédrale occidentale avait déjà écrit: ein feste Burg ist unser Gott….
    Les mots des mots , de la bible de la foire de Francfort 1988…et la suite…
    La conjuration des égaux et celle des ego.
    La déclaration du 26 août 1789 proclamait la propriété comme l’espace de résistance à l’arbitraire , l’oppression et le despotisme .
    La bourgeoisie a perverti cette conquête de la sécurité et de la sûreté.
    L’auteur de la musique de l’ Ode à la Joie a corrigé comme on sait le titre de sa 3 ème symphonie, lorsque Bonaparte s’est couronné Empereur pour mettre le feu aux peuples de l’Europe.
    Voilà mes coquelicots..en pensant au vitrail dans l’église d’Auvers sur Oise peinte par Van Gogh, montrant la France à la fleur de lys repentante …déjà, expiant la Commune….et le temps des cerises…

  4. Destom Bottin Catherine dit :

    Ton brin d’temps est un brin d’temps qui a raison
    Cath

  5. François KALDOR dit :

    En attente de modération?
    Amitiés…

  6. Silvie Sohier dit :

    Belle révolte salutaire. Les coquelicots font une belle encre couleur de sang, tu nous le prouves, merci.
    N’oublions pas de les semer, dans les blés sauvages ou transgéniques,
    partout et toujours.

  7. Gentilhomme Pascale dit :

    Je n’ai rien à ajouter.
    Cette ode est un hymne aux chemins de traverse…
    MERCI

  8. Marianne Auricost dit :

    Merci Francis, d’accord pour ce beau programme. Soyons intempestifs contre vents et marées. Soyons révoltés et bienveillants. Lucides et généreux. Et pantons partout des coquelicots. En amitié. Marianne

  9. Merci à tous pour vos beaux commentaires.
    Francis

  10. Laurent Fourcaut dit :

    Magnifique programme d’un poète proprement révolutionnaire, cher Francis.
    J’y adhère à fond la caisse.
    Amitié.
    Laurent

  11. nicolas aury dit :

    Cher Francis

    J’aurai vraiment aimé écrire ce poème.
    J’aime son rythme.
    Un rythme de Peuple qui gronde dans la joie

  12. Serge Ressiguier dit :

    La table marchandisée de Marx qui « se dresse sur sa tête de bois » est appelée ici à se « dresser » pour le grand banquet humain…
    Merci Francis pour cette stimulante et renversante « Ode à la joie ».

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