4 août
Les tombeurs de la Bastille
Parmi les tombeurs de la Bastille
plus d’un, plus d’une
n’était pas parfait
Certains avaient même de sérieux défauts
Pierre-Antoine buvait
Gros-Georges jouait et battait sa femme
Aline aussi était portée sur la boisson
et c’était une vraie harengère
Aristide était pingre et enfermait sa belle-fille à la maison
Alix était volage
et Julie terriblement jalouse
Jean-François, ouvrier chez Revillon,
perdait tout l’argent qu’il gagnait
avec des prostituées
Jean-Baptiste maltraitait volontiers son chien
Dominique, l’apprenti boulanger, avait deux mains gauches
Marie était superstitieuse
Elle craignait monsieur le curé, croyait aux horoscopes
et courait les diseuses de bonne aventure
Petit-Jean aussi était crédule et faible
Plus d’une fois il s’était fait rouler
ou frapper par plus grand que lui
L’un était un peu bas de plafond
L’autre était estropié
La plupart ne sortaient pas de l’Université
Beaucoup même ne savaient pas lire
et leurs connaissances historiques étaient des plus limitées
Ainsi, parmi les héros tombeurs de la Bastille
plus d’un avait de sérieux défauts
(Comme ont souvent les gens du peuple,
et les autres aussi,
aujourd’hui tout autant qu’hier)
Et pourtant,
emportés par leur colère
et portés en avant d’eux-mêmes
par leur mouvement de foule
ils ont accompli la plus pure des actions
et ils ont écrit, eux, les illettrés,
l’une des plus belles pages
de l’histoire de l’humanité.
Sur le peuple français
(contre la pédagogie de l’auto-phobie)
Le peuple français, la chose est connue,
a de sérieux défauts
Il a la tête légère
Toujours prêt à faire la fête
à boire et à manger
à danser et à s’aimer
Le peuple français,
(les gouvernants vous le diront)
a de sérieux défauts
(C’est en tout cas ce qu’ils essayent
de lui faire entrer
de force dans la tête)
Il paraît qu’il n’a pas assez
la tête au travail
Il est toujours en retard
sur ses voisins
qu’il devrait imiter
pour faire la course en tête
Mais le peuple français
n’a peut-être pas
la tête de l’emploi
Où ce peuple a-t-il donc la tête ?
Peut-être bien sur les épaules
(Le peuple français
a oublié d’être bête)
Il est réfractaire, paraît-il
et désobéissant
(En vérité
pas assez souvent)
Mais il n’aime pas qu’on se paye sa tête
Ni qu’on touche trop
à ses libertés
C’est pourquoi on dit de lui
qu’il a la tête près du bonnet
Parfois
il envoie tout valser
et jette son bonnet
par-dessus les moulins
En vérité,
il n’en fait qu’à sa tête
Il lui est même arrivé
(il ne faudrait pas l’oublier)
autrefois d’en faire tomber.
Les Sans-culottes
Les sans-culottes sont à poil
Ils n’ont pas d’armée
Pas de télévision, pas de grands médias
Pas de grand parti
Pas de porte-parole, ni de leader vénéré.
Les sans-culottes
N’ont que leur bite et leur couteau
(Et encore, pas toutes)
Mais c’est assez, semble-t-il,
Pour prendre une Bastille.
Merci pour les peintures de toi et et de Patricia en tenue d’été.
Je vais les imprimer et les afficher dans ma chambre.
Bizfg
Tu nous a reconnus ?
Hola Francis …
J’aime bien ton humour… c’est gentil !
Vive la liberté… mais pas les têtes coupées!
Un fuerte abrazó
Super ! La prise de la Bastille, un historique et horrificque tête-à-queue !
on peut dire ça !
« Nous n’en voulons plus, de privilèges ! Le peuple ne veut que des droits, les riches veulent tout. » Robespierre (eh oui…(