• Accueil
  • > Archives pour juillet 2022

Archive pour juillet 2022

Ode pour une maison en bord de mer

Mardi 19 juillet 2022

maison sciotot

Je dors à bord d’une sapinière
C’est la cabine d’un bateau
L’Alsace d’une sombre forêt
Y passe et glisse sur les eaux
Les fenêtres qui l’éclairent
Ont un sourire nacré d’ormeau
Et le sommeil qui s’y reflète
Est habité par les oiseaux
Qui se couchent sur les mers
En vol vers des cieux plus beaux
Et le miel de matins plus clairs

 

maison banc

 

Parfois la nuit on croit entendre
Une bête furetant dans la chambre
C’est peut-être une taupe, un mulot
Qui fait son nid sous le plancher
Entre le sable et la maison
Il arrive certaines nuits
Et parfois même en plein jour
Qu’on perçoive sur le toit
Quelqu’un qui marche, un battement
d’ailes, peut-être un goéland
Qui fait halte sur nos têtes

maison mouette

 

Notre studio près de la mer
Dans l’appentis bâti de planches
Et dont les murs intérieurs
Sont recouverts de lambris
Ne nous isole pas du monde
On y entend aussi bien
La rumeur de la mer
Que notre respiration
Ou le passage des bêtes.
Ouverte sur la nature
Elle se ferme et nous protège

maison mer

 

A l’image des paupières
Qui protègent l’oeil
Quand elles se referment
Et le gardent ouvert
Sur le monde et toute chose
Elle est ouverte et close
Ce studio que nous aimons
Est un lieu pour s’aimer
Et nous nous y aimons
Entre le jour et la nuit
Entre la terre et la mer.

maison mer3

 

Elle est sur le pont avant
La cambuse d’un vaisseau
De l’ancienne marine à voile
Peut-être une caravelle
Peuplée par nous de livres
De poèmes muets
Et nous y voyageons
Nous voguons sans bouger
Entre réel et songe
Entre la terre et le ciel
Entre tes bras et les miens.

Sciotot, le 10/07/2021

Pour la paix quotidienne

Lundi 11 juillet 2022

                                        Pigeons fenêtre1

                                                           À Patricia           

Nous qui aimons tant le changement
Et trouvons parfois la vie trop quotidienne
Nous avons bien besoin pourtant de la routine
Du soleil qui se lève chaque matin

Et nous fait de l’œil par la croisée de la fenêtre
Du café qui murmure en passant au réveil
De l’odeur du pain frais
De ton baiser chaque jour renouvelé

Et même de la visite du pigeon chapardeur
Qui vient derrière la vitre picorer quelques miettes…
Et que la mort, la maladie, la guerre

Surgissant, détruisent cette routine
Et le monde en couleurs où nous vivions
Soudain se change en noir et blanc.

 

Pigeons fenêtre2
Le 15/IV/2022