Je dors à bord d’une sapinière
C’est la cabine d’un bateau
L’Alsace d’une sombre forêt
Y passe et glisse sur les eaux
Les fenêtres qui l’éclairent
Ont un sourire nacré d’ormeau
Et le sommeil qui s’y reflète
Est habité par les oiseaux
Qui se couchent sur les mers
En vol vers des cieux plus beaux
Et le miel de matins plus clairs
Parfois la nuit on croit entendre
Une bête furetant dans la chambre
C’est peut-être une taupe, un mulot
Qui fait son nid sous le plancher
Entre le sable et la maison
Il arrive certaines nuits
Et parfois même en plein jour
Qu’on perçoive sur le toit
Quelqu’un qui marche, un battement
d’ailes, peut-être un goéland
Qui fait halte sur nos têtes
Notre studio près de la mer
Dans l’appentis bâti de planches
Et dont les murs intérieurs
Sont recouverts de lambris
Ne nous isole pas du monde
On y entend aussi bien
La rumeur de la mer
Que notre respiration
Ou le passage des bêtes.
Ouverte sur la nature
Elle se ferme et nous protège
A l’image des paupières
Qui protègent l’oeil
Quand elles se referment
Et le gardent ouvert
Sur le monde et toute chose
Elle est ouverte et close
Ce studio que nous aimons
Est un lieu pour s’aimer
Et nous nous y aimons
Entre le jour et la nuit
Entre la terre et la mer.
Elle est sur le pont avant
La cambuse d’un vaisseau
De l’ancienne marine à voile
Peut-être une caravelle
Peuplée par nous de livres
De poèmes muets
Et nous y voyageons
Nous voguons sans bouger
Entre réel et songe
Entre la terre et le ciel
Entre tes bras et les miens.
Sciotot, le 10/07/2021
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